Anjouan
Bonjour !
La semaine dernière je suis allée à Anjouan, Dzouani, la seconde île de l'archipel, pour une mission de prospection. Je n'y suis restée que 3 jours et je n'ai pas eu le temps de faire de tourisme, mais j'ai rencontré des gens très sympas et avec plein d'idées.
Là bas les femmes sont toutes enveloppées de "chiromani", une pièce de tissu traditionnelle, sans doute venue d'Inde, une sorte de sari islamisé. En fait, elles sont habillées "normalement" dessous, et mettent ça pardessus, y compris sur la tête. J'ai longuement discuté avec la commissaire à la promotion du genre (la déléguée nationale Droits des Femmes quoi !!) qui me disaient qu'elle en avait marre de ne pas pouvoir sortir sans "ce drap". C'est vrai que c'est très joli, mais pas du tout pratique !
Anjouan est l'île de tous les contrastes. Elle est, selon les plus éminents économistes (mon copain Antonin quoi !) l'île la plus riche de potentiels. Tout y pousse (même les sauvages framboises), il y a de l'eau (40 cours d'eau recencés au début du XXème siècle), les gens sont plus individualistes et moins axés sur la "notabilité", ce qui permet des rapports, en particulier commerciaux, plus faciles, une histoire vieille de plusieurs siècles, des palais, des mélanges de culture, etc.
Malheureusement, Anjouan souffre de maux divers : déforestation massive (pour alimenter les alambics qui distillent 80% de la production mondiale d'huile essentielle d'ylang ylang), disparition des cours d'eau (il en reste 4 !!!), peu d'agriculture vivrière, plus de sable sur les plages (il a été utilisé pour la construction) (ça peut paraître anecdotique, mais difficile de parler de tourisme sans plage sur une toute petite île tropicale !!)... finalement, la province du Nioumakélé, au sud, est la plus pauvre de toutes les Comores.
De ce fait, j'étais moins tranquille à Anjouan. Je me suis sentie trop sollicitée par les gens dans la rue, je me suis faite arnaquer par les taxis... et j'en ai moins profité... dommage !
les framboises en vente sur le bord de la route entre Mutsamudu et Domoni
par contre, j'ai trouvé l'endroit rêvé pour écrire un roman !! Je me suis assise à cette terrasse de la maison d'amis qui vivent un peu à l'écart de Domoni, et je me suis sentie happée par le calme créateur du lieu. J'ai vraiment senti que si un jour j'avais envie de m'arrêter pour écrire quelquechose, cet endroit serait propice !! C'est rigolo !
Et vous ? Où est votre retraite littéraire ?